Le syndrome du piriforme, parfois appelé syndrome fessier profond, est une pathologie encore méconnue mais pourtant fréquente. Il se manifeste par une douleur localisée au niveau de la fesse, souvent confondue avec une sciatique classique. Ce trouble survient lorsque le muscle piriforme, situé en profondeur dans la région fessière, comprime ou irrite ce nerf. Les personnes actives, les sportifs mais aussi celles qui passent de longues heures assises peuvent être concernées. Découvrez dans ce guide l’essentiel pour améliorer la qualité de vie et prévenir les récidives.
Qu’est-ce que le syndrome de piriforme ?
Avant d’expliquer ce trouble, il est utile de rappeler brièvement le rôle du nerf sciatique, puisqu’il est directement impliqué. Ce nerf, à la fois sensitif et moteur, contrôle une partie des mouvements et de la sensibilité du membre inférieur. Le syndrome du piriforme, aussi appelé syndrome fessier profond, survient lorsque ce nerf est comprimé ou irrité par le muscle piriforme. Ce muscle, situé entre la face interne du sacrum et le grand trochanter du fémur (partie haute de la cuisse), peut s’enflammer ou se contracter de manière anormale.
Quelles sont les causes du syndrome du piriforme ?
Le nerf sciatique prend naissance dans la moelle épinière. Il traverse ensuite la région fessière dans un espace étroit et passe à proximité immédiate du muscle piriforme. Lorsque ce muscle reste contracté, même au repos, il peut irriter ou comprimer le nerf, déclenchant alors douleurs et inflammation. Cependant, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation :
- Réduction de l’espace du canal sciatique : la contraction excessive du piriforme rend le passage du nerf trop étroit, entraînant une compression.
- Pratique sportive intensive ou asymétrique : activités impliquant des appuis répétés sur une seule jambe ou des rotations fréquentes de la hanche (tennis, golf, badminton, etc.).
- Conduite prolongée : passer de longues heures au volant favorise les tensions dans la région fessière.
- Troubles posturaux ou morphologiques : inégalités de longueur des jambes, mauvaises habitudes de posture ou hyperlordose pouvant déséquilibrer la hanche et solliciter excessivement le piriforme.
- Traumatismes de la hanche : chute, choc ou blessure provoquant une contracture du muscle.
- Causes médicales : présence d’un hématome, d’un abcès ou antécédents de chirurgie (notamment au niveau de la hanche).
Quelle est la durée d’évolution du syndrome du piriforme ?
La durée du syndrome du piriforme dépend de plusieurs facteurs, notamment de l’intensité de l’affection et de la rapidité de la prise en charge. En l’absence de traitement, les douleurs peuvent perdurer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Aussi, elles peuvent évoluer vers une gêne chronique touchant la fesse et irradiant parfois le long du nerf sciatique. Lorsqu’une prise en charge adaptée est mise en place, les symptômes peuvent commencer à s’estomper en l’espace de quelques jours à quelques semaines.
Dans les formes plus marquées, l’amélioration peut demander plus de temps, généralement entre trois et six mois. Et ceci surtout si la cause est liée à une sollicitation excessive du muscle ou à une inflammation importante. La rééducation reste un élément clé pour favoriser une guérison durable et limiter les risques de rechute.
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Quels sont les symptômes du syndrome du piriforme ?
Le syndrome du muscle piriforme se manifeste par différents symptômes caractéristiques, parmi lesquels :
- Douleur persistante et intense dans la région lombaire, pouvant s’étendre vers la fesse.
- Aggravation de la douleur lors de certaines postures ou activités : marche prolongée, position assise, station debout trop longue ou accroupissement.
- Sensation de fourmillements ou d’engourdissement localisée au niveau du muscle atteint.
- Spasmes musculaires ressentis dans le haut de la cuisse ou au niveau fessier.
- Douleur unilatérale irradiant dans la jambe, parfois confondue avec une sciatique classique.
- Faiblesse musculaire d’un seul côté, notamment au niveau de la jambe ou du genou.
- Douleurs accentuées en position assise, par exemple sur une chaise ou dans un siège de voiture.
Comment soulager et détendre le muscle piriforme ?
La première étape consiste à mettre le muscle au repos. En fonction du métier exercé, un arrêt temporaire de travail peut être nécessaire. Un traitement médicamenteux est souvent prescrit pour apaiser la douleur, comprenant des antalgiques, des anti-inflammatoires ou encore des décontractants musculaires. Dans les situations les plus douloureuses, le médecin peut recommander des infiltrations de corticoïdes ciblées.
Un programme de rééducation en kinésithérapie est ensuite primordial. Le nombre de séances dépendra de la gravité du syndrome et de son ancienneté. Le kinésithérapeute propose généralement des exercices d’étirement et de renforcement à réaliser en cabinet et à domicile pour réduire la douleur et améliorer la mobilité. Mais en complément, certaines techniques spécifiques peuvent être utilisées :
- Le massage profond (deep tissue) : des pressions lentes et fermes permettent de relâcher les tensions dans les couches musculaires profondes, particulièrement efficace en cas de douleurs chroniques.
- Le dry needling : technique utilisant de fines aiguilles pour stimuler les points de tension et détendre les muscles du bas du dos et du membre inférieur.

Quels examens permettent de diagnostiquer le syndrome du piriforme ?
Lorsqu’un patient présente des symptômes évocateurs, le rhumatologue, le médecin du sport ou le kinésithérapeute commence par un interrogatoire clinique. Ainsi, il recueille des informations sur les habitudes de vie, l’activité physique et l’évolution des douleurs. Ensuite, différents tests fonctionnels peuvent être réalisés :
La manœuvre du genou controlatéral au talon (HCLK)
Le patient est placé sur le côté, la jambe supérieure fléchie à environ 60° de hanche et le genou plié, tandis que la jambe inférieure reste tendue. Le praticien stabilise le bassin et exerce une pression vers le bas sur le genou. Le test est considéré positif si une douleur apparaît dans la fesse ou si elle irradie vers l’arrière de la cuisse.
Le test de Lasègue (élévation de la jambe tendue – SLR)
En position allongée sur le dos, le patient garde une jambe étendue pendant que l’autre est progressivement soulevée à la hanche. Une douleur vive dans le membre inférieur traduit un test positif.
La manœuvre de Freiberg
Allongé sur le dos, le patient plie la hanche et la cuisse est mise en adduction avec rotation interne. L’apparition ou l’accentuation de la douleur confirme la positivité du test.
Le test FAIR (flexion, adduction, rotation interne)
La cuisse est mise en position de flexion associée à une adduction et rotation interne. Si une douleur localisée au niveau fessier est ressentie, cela suggère une atteinte du muscle piriforme. En complément, le médecin peut prescrire des examens d’imagerie afin d’exclure d’autres pathologies. La radiographie est généralement privilégiée, mais selon le contexte, une IRM ou une échographie peut également être indiquée.
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